Avez-vous vu ce ruban noir ...

Publié le par Claude Rambaud

Avez-vous vu ce ruban noir accroché à quelques  véhicules  d’infirmières les 30 et 31 décembre. 2006 ?
La perception d’un mépris, Un sentiment aggravé par le mutisme de tous. C’est ainsi que les infirmières ressentent  le silence de la nation face à l’assassinat d’une consoeur.

 

Il y a juste quelques jours, dans une remarquable discrétion médiatique, deux jours de deuil professionnel ont été organisés par un syndicat compatissant, pour une infirmière assassinée dans l’exercice de son métier le 23 décembre 2006 à Aubenas en Ardèche. Elisabeth, âgée de 46 ans, avait été découverte mourante dans le coffre de son véhicule, garé sur un parking, victime de la barbarie d’un de ses patients qui l’avait appelée pour se faire faire une injection. Elle n’a pu être sauvée. Selon le procureur, le suspect a immédiatement avoué avoir étranglé l'infirmière sans pouvoir expliquer son geste.
Souvenez-vous, il y a juste 2 ans, en pleine nuit une infirmière et une aide soignante sont assassinées et décapitées à l’hôpital psychiatrique de Pau. Dans le même silence de la presse, et une certaine indifférence de la population française, les familles et amis se sont recueillis en cette fin d’année 2006 sur les lieux de cette barbarie certes révoltante mais moins révoltante que le manque de réaction de pouvoirs publics. Peu d’établissements ont tiré les leçons de l’expérience. L’insécurité continue de régner la nuit dans les services hospitaliers. Un hôpital reste un lieu d’accès sans surveillance d’entrée et sans contrôle, alors que ses occupants, patients et personnels sont chaque nuit livrés à leurs propres moyens de défense. Pourtant un système de surveillance n’a rien d’incompatible avec un libre accès aux soins.

Il y aurait beaucoup à dire. Par exemple, pourquoi tant de presse quand un policier est assassiné en service et tant de silence quand c’est une infirmière ?  Pourquoi les cheminots se mettent ( à juste titre)  en grève 48 heures quand une de leur collègue se fait violer en service pour obtenir plus de sécurité et pourquoi les syndicats n’organisent aucune grève importante quand c’est une infirmière ? Quand on assassine une infirmière en service, c’est toute la France qui devait accrocher un ruban noir à son véhicule!  Des infirmières assassinées en service, cela ne dérange personne et surtout en ces temps de pré-élections, ce n’est pas le sujet du jour.

Ce qui intéresse la presse ce sont les effets de langage et de toilettes de Mme Royal sur les marches de la cité interdite, qu’elle parcourt élégamment accompagnée des présidents des conseils régionaux de Rhône-Alpes et de Bretagne (et au fait qui paye ?)

 

 

Publié dans cap21sante

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